Le Port-Marly

Le Château de Monte-Cristo

Comment pourrais-je parler de ma ville si je ne m’arrêtais pas un temps dans le paradis terrestre d’Alexandre DUMAS ?

Alexandre Dumas était un amoureux des voyages. En 1846, on lui demande de voyager en Orient et de poster son récit dans la presse. Si le gouvernement lui demande, c’est afin de pousser le peuple à aller s’installer dans les nouvelles colonies Françaises. Il y va et tombe amoureux de l’architecture maure et est témoin de la sculpture du mausolée du Bel-Tunis. Il demande à deux artisans de rentrer avec lui pour lui faire un salon mauresque. “Vous faites une œuvre de Maure donc vous n’êtes pas pressé, moi, je fais une œuvre de vie” disait-il.

Chateau de Monte-Cristo

Histoire du château

Dans un premier temps, il vit à Paris mais il y a trop de monde à son goût. Il va alors à Saint-Germain-en-Laye et c’est exactement la même chose. Beaucoup de gens autour de lui. Il s’investit dans la vie locale ainsi que dans le théâtre qui porte encore son nom aujourd’hui. Un jour, alors qu’il marche entre Saint-Germain-en-Laye et Versailles, il aperçoit le domaine situé Chemin du Haut des Ormes et en tombe amoureux. Il voit des terrains qui donnent une vue sur la Seine et les achète auprès de différents paysans. À l’époque, c’était la campagne, aujourd’hui il n’en reste rien. Malgré de nombreux arbres et un endroit très agréable, l’urbanisation n’était pas comme telle à l’époque. Il y fait venir un architecte, Hypolite DURAND. En 1844, il a 40 ans et il a déjà écrit Le Comte de Monte-Cristo et Les trois mousquetaires ; il est riche et très populaire.

Il y a cette maison puis son “cabinet de travail” style néo-gothique qui va lui servir à s’isoler pour écrire. Un balcon en bois rappelle les chalets suisses. On aperçoit également un donjon avec des parties Normandes, très éclectique en termes d’architecture. Un bassin couronne le tout et on accède à son bureau par un petit pont en pierre. Il est dans l’opulence ostentatoire et l’éclectisme architectural.

Difficile de qualifier l’architecture; sculptée de toutes parts, elle présente deux clochetons surmontés d’un toit en zinc et en plomb, c’est de style Renaissance, même baroque, il y a des mélanges.
Il demande à des décorateurs de théâtre de venir décorer son château.

Ce qui est le plus surprenant, et touchant, c’est qu’il a fait sculpter les têtes d’écrivains qu’il admire comme Shakespeare, Virgil sans oublier Chateaubriand, des auteurs dont il s’est inspiré.

Il avait un grand cœur et était connu pour sa générosité. Pour sa pendaison de crémaillère, il envoie 50 invitations et ce sont 600 personnes qui débarquent ! Il aimait aussi beaucoup manger, il avait une équipe en cuisine mais il lui arrivait parfois de composer le menu lui-même. La cuisine était importante à l’époque mais elle a aujourd’hui totalement disparu.

En quelques dates

1846 : Fin des travaux

1847 : Pendaison de crémaillère

1848 : Ses créanciers le poursuivent, il doit vendre tout le mobilier (c’est considérable, il y a des meubles de toutes sortes)

1849 : Il vend la maison mais il continue à y vivre un petit peu.

Un ami lui achète tout pour pas très cher…

“Tu vois ces deux prunes c’est tout ce qu’il me reste” disait-il.

1951 : il part vivre en Belgique

Et ensuite ?

La maison est rachetée par différents propriétaires puis elle appartiendra à une entreprise immobilière qui va d’abord la louer. Ils ne l’ont pas entretenu comme il fallait.

En 1969, le Château est en piteux état, les façades sont noires et l’eau coule des toits. Le jardin est dans un état improbable et c’est alors que la société immobilière émet l’idée de tout raser pour faire plus de 400 logements. La préfecture est sur le point d’accepter mais une levée de boucliers a lieu. Alain Decaux, créateur de l’association Les amis d’Alexandre Dumas fait un appel de fonds en profitant de sa popularité. https://amisdumas.com/

En 1985, le château souffre de l’humidité et le mécénat du roi Hassan II, fait venir deux artisans marocains pour restaurer ce salon dans les règles de l’art, dans le même décor qu’à l’époque.

La maison finit par être sauvée grâce aux communes de Marly le Roi, Le Port Marly et le Pecq qui sont les trois villes adjacentes au domaine :

il se crée un syndicat intercommunal qui achète les lieux.

Aujourd’hui, on peut visiter ce château, seul ou guidé : https://www.chateau-monte-cristo.com/main/

Frédérique LUROL est la directrice actuelle du château.

C’est elle qui se charge notamment d’organiser des journées à thèmes comme, par exemple, la journée des amoureux, ou des expositions.

L’entretien et la vie au château ont un coût. Des campagnes de révisions des menuiseries ont été nécessaires (entre autre) et la direction a alors ouvert une souscription publique et récolté 27 000 euros de 240 généreux donateurs.

Pour conclure, cet endroit est un haut lieu du patrimoine et de la culture française et je vous invite, du fond de mon cœur marlyportain, à aller le visiter en famille !!!